Depuis notre arrivée dans le Roussillon, c’est comme si nous avions fait un long voyage avec une feuille de route pour chaque étape, la nouvelle se nourrissant de la précédente. Aujourd’hui, il n’y a pas de bilan à faire ni de leçon à donner. Simplement, en laissant libre cours à notre curiosité, en donnant du temps au temps, en acceptant que nos vignes et nos vins nous guident plus que nous ne les guidons, nous travaillons désormais au cœur d’une nature éclairée. Le soleil, le vent, la sécheresse, les pierres… ne sont plus des obstacles pour nos vins. La lumière laisse passer la fraîcheur, la maturité ne se mesure plus au degré, la chaleur n’a rien à voir avec la puissance. Nous voulons faire des vins qui ne ressemblent pas à d’autres et non faire les meilleurs vins du Roussillon. Plus jeunes, nous faisions des vins qui venaient du soleil, nous faisons maintenant des vins qui jaillissent du sol. Le goût du lieu a forgé l’esprit de nos vins.
En 2014, nous quittons Montner pour Latour-de-France. Encore une étape pour Le Roc des Anges et Les Terres de Fagayra. Notre nouveau lieu de vie, entièrement neuf, s’inspire des fermes carrées d’autrefois. Ici, les saisons sont tranchées comme nulle part ailleurs. Il fallait cette cour pour nous protéger du vent qui souffle souvent fort. Les pierres massives nous abritent aussi de la chaleur étouffante l’été. Lignes et matériaux, la fluidité est partout, c’était vital pour nous. Le chai est enterré, il est bâti sur un Réseau Sacré.
Tout autour de la maison, il y a de l’espace, on respire, les chiens sont toujours dehors, les enfants s’amusent et explorent… C’est un lieu où la lumière naturelle vibre au rythme des heures, un lieu à la fois d’atmosphère et de travail, où l’on prend enfin notre temps !
« Terres de Fagayra » pour nos vins doux naturels, « Le Roc des Anges » pour nos autres vins ; deux noms pour un travail en partage, à la vigne comme à la cave.
Six années ont passé à Montner. Comme le temps, nous avons avancé. Nos convictions sont bien sûr restées les mêmes mais la vision de notre métier a bougé. Nous pourrions la résumer ainsi : le savoir-faire est peu de chose sans le savoir-être. La rigueur et la maîtrise de l’outil donnent aux vins leur franchise ; notre sensibilité, notre intuition et notre liberté orientent leur caractère.
Stéphane m’a rejoint en 2008. Nous étions deux maintenant, une seconde vie commençait pour le domaine. Nous avons vraiment avancé ensemble. Sans recette mais avec méthode, ralliés aux mêmes convictions : l’essentiel est dans la nature, le lieu donne son énergie au vin, la lumière du Roussillon éclaire mais ne brûle pas. Comme une évidence, ce cheminement nous a conduit vers la biodynamie.
Cette année-là, Stéphane cherchait aussi des vignes à Maury, presque en cachette ! Un jour, il m’a emmenée voir des parcelles, nous avons su tout de suite que ces schistes marneux et ces calco-schistes étaient particuliers. Nous avons baptisé nos Maury « Les Terres de Fagayra ».
Une fois diplômés, nous sommes venus ici en 2000. J’ai travaillé un temps chez Gérard Gauby. Avec lui, j’ai acquis non pas une technique mais une manière de penser le vin.
Stéphane a pris la direction technique d’un grand domaine à Maury, je suis partie en quête de vignes pour créer le domaine. Des parcelles m’ont bluffée tellement elles ressemblaient à celles de la Côte-Rôtie. Il y en avait une plantée de carignan sur une veine de quartz ; un coteau au sol blanc, posé au milieu des schistes noirs. Ce lieu-dit s’appelait le Roc Blanc car la nature avait donné cette veine éclatante de quartz.
« Le Roc des Anges » est né de cette dualité, on était en février 2001, j’avais 23 ans. J’ai trouvé une petite cave à Tautavel.
Le vin et le cheval sont nos deux passions communes. Elles nous ont nourris et fait grandir.
Je suis née à Grenoble, j’ai grandi à la campagne, les vignes de Condrieu et de Côte-Rôtie ont toujours habité mon regard d’enfant et d’adolescente. Mes parents aimaient le vin. Les tablées familiales ont fait le reste, ma voie était tracée.
Stéphane a grandi en Normandie, en plein air. Gamin très indépendant, il partait toujours avec son vélo et ses cannes à pêche et revenait tard le soir à la maison ; il passait aussi beaucoup de temps à la ferme d’à côté pour donner un coup de main.
Nous nous sommes rencontrés à l’école d’agronomie de Montpellier, le club d’équitation a scellé notre relation. Le dimanche, nous faisions des escapades dans le Roussillon, loin de tout. Nous ne venions pas en touristes mais en curieux des vignes, elles nous impressionnaient beaucoup.
le lieu donne son énergie au vin,
la lumière du Roussillon éclaire
mais ne brûle pas.
Tout autour de la maison,
les chiens sont toujours dehors,
les enfants s’amusent et explorent…
Une fois diplômés, nous sommes venus ici en 2000. J’ai travaillé un temps chez Gérard Gauby. Avec lui, j’ai acquis non pas une technique mais une manière de penser le vin.
Stéphane a pris la direction technique d’un grand domaine à Maury, je suis partie en quête de vignes pour créer le domaine. Des parcelles m’ont bluffée tellement elles ressemblaient à celles de la Côte-Rôtie. Il y en avait une plantée de carignan sur une veine de quartz ; un coteau au sol blanc, posé au milieu des schistes noirs. Ce lieu-dit s’appelait le Roc Blanc car la nature avait donné cette veine éclatante de quartz.
« Le Roc des Anges » est né de cette dualité, on était en février 2001, j’avais 23 ans. J’ai trouvé une petite cave à Tautavel.
Le vin et le cheval sont nos deux passions communes. Elles nous ont nourris et fait grandir.
Je suis née à Grenoble, j’ai grandi à la campagne, les vignes de Condrieu et de Côte-Rôtie ont toujours habité mon regard d’enfant et d’adolescente. Mes parents aimaient le vin. Les tablées familiales ont fait le reste, ma voie était tracée.
Stéphane a grandi en Normandie, en plein air. Gamin très indépendant, il partait toujours avec son vélo et ses cannes à pêche et revenait tard le soir à la maison ; il passait aussi beaucoup de temps à la ferme d’à côté pour donner un coup de main.
Nous nous sommes rencontrés à l’école d’agronomie de Montpellier, le club d’équitation a scellé notre relation. Le dimanche, nous faisions des escapades dans le Roussillon, loin de tout. Nous ne venions pas en touristes mais en curieux des vignes, elles nous impressionnaient beaucoup.
« Terres de Fagayra » pour nos vins doux naturels, « Le Roc des Anges » pour nos autres vins ; deux noms pour un travail en partage, à la vigne comme à la cave.
Six années ont passé à Montner. Comme le temps, nous avons avancé. Nos convictions sont bien sûr restées les mêmes mais la vision de notre métier a bougé. Nous pourrions la résumer ainsi : le savoir-faire est peu de chose sans le savoir-être. La rigueur et la maîtrise de l’outil donnent aux vins leur franchise ; notre sensibilité, notre intuition et notre liberté orientent leur caractère.
Stéphane m’a rejoint en 2008. Nous étions deux maintenant, une seconde vie commençait pour le domaine. Nous avons vraiment avancé ensemble. Sans recette mais avec méthode, ralliés aux mêmes convictions : l’essentiel est dans la nature, le lieu donne son énergie au vin, la lumière du Roussillon éclaire mais ne brûle pas. Comme une évidence, ce cheminement nous a conduit vers la biodynamie.
Cette année-là, Stéphane cherchait aussi des vignes à Maury, presque en cachette ! Un jour, il m’a emmenée voir des parcelles, nous avons su tout de suite que ces schistes marneux et ces calco-schistes étaient particuliers. Nous avons baptisé nos Maury «Les Terres de Fagayra».
Depuis notre arrivée dans le Roussillon, c’est comme si nous avions fait un long voyage avec une feuille de route pour chaque étape, la nouvelle se nourrissant de la précédente. Aujourd’hui, il n’y a pas de bilan à faire ni de leçon à donner. Simplement, en laissant libre cours à notre curiosité, en donnant du temps au temps, en acceptant que nos vignes et nos vins nous guident plus que nous ne les guidons, nous travaillons désormais au cœur d’une nature éclairée. Le soleil, le vent, la sécheresse, les pierres… ne sont plus des obstacles pour nos vins. La lumière laisse passer la fraîcheur, la maturité ne se mesure plus au degré, la chaleur n’a rien à voir avec la puissance. Nous voulons faire des vins qui ne ressemblent pas à d’autres et non faire les meilleurs vins du Roussillon. Plus jeunes, nous faisions des vins qui venaient du soleil, nous faisons maintenant des vins qui jaillissent du sol. Le goût du lieu a forgé l’esprit de nos vins.
En 2014, nous quittons Montner pour Latour-de-France. Encore une étape pour Le Roc des Anges et Les Terres de Fagayra. Notre nouveau lieu de vie, entièrement neuf, s’inspire des fermes carrées d’autrefois. Ici, les saisons sont tranchées comme nulle part ailleurs. Il fallait cette cour pour nous protéger du vent qui souffle souvent fort. Les pierres massives nous abritent aussi de la chaleur étouffante l’été. Lignes et matériaux, la fluidité est partout, c’était vital pour nous. Le chai est enterré, il est bâti sur un Réseau Sacré.
Tout autour de la maison, il y a de l’espace, on respire, les chiens sont toujours dehors, les enfants s’amusent et explorent… C’est un lieu où la lumière naturelle vibre au rythme des heures, un lieu à la fois d’atmosphère et de travail, où l’on prend enfin notre temps !